Le Public Domain Remix est un concours, organisé par l’Open Knowledge Foundation France et Wikimédia France, qui vise à donner une nouvelle vie au domaine public en encourageant le remix créatif d’œuvres qui ne sont plus protégées par le droit d’auteur. L’objectif est de valoriser le domaine public en montrant ce qui peut effectivement être fait avec ces œuvres.
Le concours vise à promouvoir l’utilisation et la réutilisation des œuvres du domaine public en favorisant la transmedialité : plutôt que de maintenir le même medium, le public est encouragé à passer d’un medium à l’autre (par exemple, remixer une œuvre littéraire en musique, une photographie en sculpture, etc.). Pour cela, le Public Domain Remix est divisé en cinq catégories: Arts plastiques, Littérature, Musique, Vidéo et Technique.
Pour célébrer le lancement de ce concours, un événement spécial a été organisé lors du OuiShare Festival au Cabaret Sauvage, le samedi 4 mai 2013 de 14h00 à 17h30.
Plusieurs artistes ont été invités à présenter leurs travaux et à expliquer leur démarche artistique autour du concept du remix. Ces artistes sont intervenus en tant que médiateurs entre les œuvres et le public, qui a été invité à remixer le domaine public, soit en travaillant individuellement sur une œuvre soit en contribuant à la création d’une œuvre collaborative. Chaque artiste a animé un ou plusieurs ateliers dans le but d’encourager le public à remixer les œuvres proposées de manière innovante et créative, tout en partageant ses propres idées et compétences, en présentant les outils qui peuvent être utilisés pour remixer un certain type d’œuvres, et en expliquant au public comment utiliser ces outils.
Les différents artistes reviennent sur les ateliers qu’ils ont animés :
Atelier littéraire (Olivier Vilaspasa)
Nous avons mis en place un workshop collaboratif à partir d’un livre, le Traité d’économie politique (1841) de l’économiste Jean-Baptiste Say – dans le but d’apporter une « prédiction » sur l’avenir à une question donnée. Le public était invité à couper un ensemble de textes (littéraires, économiques, artistiques, etc) pour alimenter en sujets, verbes, ou compléments des réservoirs mis à disposition.
Le public pose une question (qui reste cachée) et la réponse est donnée par le biais d’un tirage aléatoire, en puisant dans les réservoirs de mots. Chaque participant est reparti avec sa « prédiction » collée mot à mot sur un page préparée à cette intention.
Atelier technique (Primavera De Filippi)
Des matériaux ont été fournis au public (tels que des livres, des tirages de peintures ou des illustrations du domaine public, des cassettes ou des CD de chansons du domaine public, des vidéos, etc), ainsi que des outils (colle, ciseaux, pinces, marteaux, vis, boulons, perceuses, etc) pour permettre au public de remixer ces travaux.
Le but de l’atelier était d’encourager le public à créer des œuvres nouvelles en utilisant les œuvres du domaine public comme matière première (dans le vrai sens du terme). De nombreux collages ont été fait, ainsi que des sculptures, des histoires sont ainsi devenus des personnages, des livres ont été transformés en bateaux pirates… le tout dans une atmosphère de chaos et de fantaisie.
Atelier poétique & sonore ( David Christoffel )
Dans le domaine public, il y a des bonnes volontés qui lisent à haute voix des grands textes. Pour répliquer à une lecture du Discours de la méthode, le public a été invité à enregistrer des paroles à la volée sur les mécanismes du cerveau ou de lire des extraits d’une sélection de textes du domaine public en lien avec des situations d’arraisonnement du discours (ex. Le Guide mondain, Sur l’origine des qualités morales et des facultés intellectuelles, Dictionnaire raisonné de diplomatie). Le flux des lectures, paroles et pensées méta-cérébrales recueillies ont alors donné lieu à une sorte de dub avec des musiques du domaine public. En l’occurrence, la bien-obligée bonne volonté des participants limite le dispositif à une forme d’arrivée relativement lisse.
Atelier musical (JL’z Team Factory)
Partant d’une bande son enregistrée en 1914 et restaurée (Favorite airs from The Mikado par Edison Light Opera Company), le public a été invité à l’explorer pour en sélectionner des fragments d’une ou plusieurs mesures avec le logiciel open-source Audacity. Ces différents extraits sonores ont ensuite été triturés grâce à la palette d’outils d’effets que propose ce logiciel.
Ils ont ensuite été ré-ordonnés, additionnés, empilés, faits tournés en boucle, créant de nouvelles mélodies et harmonies, un nouveau rythme, un nouvel espace, donnant ainsi une nouvelle couleur à cette musique.
Atelier de performance audiovisuelle ( Laurent Carlier)
L’atelier VJ et l’ensemble des pratiques proposées permettaient de prendre le temps de réflexion et de création autour de la notion de contribution, entre épanouissement /invention de soi et don/contre-don dans un équilibre collectif : actualisations individuelles et singularisations collectives.
Le propre de l’atelier VJ (performance audiovisuelle) est de faire vivre des archives visuelles et sonores, entre expression personnelle et sens commun, dans un processus expérimental d’échanges immédiats et par media interposés (présences, présentations et représentations dans un même mouvement). Le recyclage, la réappropriation, le détournement, est une manière de travailler la transversalité des époques, à partir d’une trace d’intention contextualisée (“œuvre”, monument, document…) dans une conscience du temps non-linéaire, en ajoutant du sens et de l’espace à l’incidence du temps de production. Ceci dans une remise en question de la pertinence des notions d’œuvre, d’originalité, et d’auteur.
Vous êtes à présent invités à participer au concours jusqu’au 31 décembre 2013 en envoyant des photos de vos œuvres sur le site du concours: http://france.publicdomainremix.org. Des prix seront attribués afin de récompenser les meilleures œuvres dans chacune des cinq catégories du concours : arts plastiques, littérature, musique, vidéo, et technique.