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Assemblée Générale 2006

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L’Assemblée Générale de 2006 a eu lieu le 25 avril 2006 à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris.

Rapport d’activité 2005-2006

Nicolas WEEGER propose de rendre compte de l’activité depuis la création de l’association, la précédente Assemblée générale ayant été constitutive.

D’abord, l’association a poursuivi sa mise en place. Elle s’est dotée d’un compte en banque et a mieux défini sa place vis-à-vis du projet et de la Wikimedia Foundation.

L’association ambitionne de devenir un point d’entrée pour les journalistes cherchant des contacts pour parler des différents projets : elle réceptionne les demandes et les répartit ensuite vers des membres volontaires. Plus largement, elle souhaite être un point d’entrée vers les Projets pour les institutions, associations et autres organismes intéressés.

Contacts avec des encyclopédies tierces

Delphine MENARD annonce avoir rencontré les directeurs éditoriaux de trois acteurs de l’espace encyclopédique francophone : Hachette Multimédia, Encyclopedia Universalis et Larousse. Elle a été accompagnée, suivant les rendez-vous, de Nicolas WEEGER, Jean- Baptiste SOUFRON et David MONNIAUX.

Il ressort de ces entretiens que les encyclopédies tierces ne comprennent pas qui est derrière Wikipédia — projet sur lequel se sont focalisés les entretiens — comment elle fonctionne et quel est son but. Delphine MENARD diagnostique donc un déficit important de communication. Chacun des acteurs a fait preuve d’une compréhension différente du projet : Hachette Multimédia voulait avant tout savoir quel était le but, et particulièrement le but commercial, de Wikipédia, qui semble être considérée comme un concurrent. De leur côté, Larousse et Universalis perçoivent Wikipédia non pas tant comme une encyclopédie que comme un « bouillon de culture » social mêlant le collaboratif et la philosophie du libre.

Alexis DUFRENOY s’étonne qu’Hachette évoque un but commercial alors que Wikipédia s’inscrit dans le cadre du bénévolat.

Delphine MENARD explique avoir entamé sa démarche suite à une rencontre avec le directeur de la section multimédia de l’encyclopédie allemande Brockhaus, lequel entretient de bonnes relations avec Wikimedia Deutschland. Elle souhaitait savoir comment Wikipédia est perçue dans le milieu encyclopédique français. Il s’agissait également d’avoir des relations directes plutôt qu’à travers la presse. Jean-Frédéric BAECHLER remarque que Wikimédia n’effectue guère de promotion : il est donc naturel qu’elle soit mal connue.

Delphine MENARD conclut que ces entretiens ont été très intéressants. Lionel BARBE demande si d’autres rencontres sont prévues. Delphine MENARD répond par la négative. Elle précise que ces entretiens ont été menés à l’initiative de l’Association.

Médiamétrie

Jean-Baptiste SOUFRON indique que Médiamétrie a contacté l’Association au mois de janvier. Dans le cadre des Rencontres 2006 de Médiamétrie, cet institut de mesure souhaitait évoquer Wikipédia, plus importante progression de l’Internet francophone au cours de l’année 2005.

De fait, Wikipédia a bénéficié d’une présentation d’une dizaine de minutes, au cours de laquelle a été diffusée une vidéo de démonstration de Wikipédia, intégrée dans un PowerPoint. Pour Jean-Baptiste SOUFRON, il serait intéressant de récupérer cet outil.

Wikipédia a également été évoquée dans un communiqué de presse de Médiamétrie, le 3 mars. Malheureusement, l’Association n’a pas été en mesure de reprendre cette information dans un communiqué propre. Malgré cela, Wikipédia a bénéficié d’une importante couverture de presse.

Par ailleurs, Jean-Baptiste SOUFRON a rencontré des responsables de Médiamétrie, qui lui ont fourni les données de fréquentation de Wikipédia, en termes de visiteurs uniques, dans tous les pays où ils effectuent leurs mesures. Ainsi, au mois de décembre, Wikipédia a accueilli 17,5 millions de visiteurs uniques provenant des Etats-Unis, 5,530 millions provenant d’Allemagne, 2,420 millions provenant de France et 2,3 millions provenant du Royaume-Uni. Médiamétrie continuera à fournir gratuitement des données mises à jour.

Julien FAYOLLE demande si ces chiffres concernent bien la Wikipédia anglophone. Delphine MENARD répond que les chiffres ont été transmis de manière brute, sans précisions. Jean-Baptiste SOUFRON ajoute qu’il a demandé des explications à son contact, qui n’était pas davantage informé.

Valérie CHANSIGAUD demande des points de comparaison pour juger ces chiffres. Pierre MAISSA indique qu’à titre de comparaison, le Monde compte 3,5 millions de visiteurs uniques.

Projet de DVD Wikipédia

Delphine MENARD explique que l’Association a travaillé sur un projet de partenariat avec Mandriva (ex-Mandrake), éditeur de la distribution Linux du même nom.

Il s’agissait de créer un DVD Wikipédia. La première étape a consisté en l’élaboration d’un logiciel permettant de lire Wikipédia hors connexion, sur lequel ont travaillé Brice Van Oostenryck (Looxix) et Philippe Elie (Phe). Très vite, il est apparu que Mandriva, d’abord enthousiaste, manquait de motivation. Delphine Ménard estime que les controverses de l’affaire Seigenthaler ou encore les problèmes financiers de Mandriva ont peut-être joué un rôle.

Pierre MAISSA s’enquiert du but d’un DVD Wikipédia. Delphine MENARD répond qu’il s’agit de soutenir les projets et d’assurer leur diffusion, notamment hors ligne.

Forum des droits sur l’Internet

Jean-Baptiste SOUFRON explique que le Forum des droits sur l’Internet est un organisme créé par le Premier Ministre et chargé de réfléchir sur les questions juridiques posées par l’Internet.

Il prend la forme d’une association loi de 1901 et regroupe les acteurs industriels, associatifs et institutionnels du secteur. Il se structure en commissions de travail travaillant par thèmes. Compte tenu des problèmes juridiques rencontrés par Wikipédia, il a paru intéressant d’adopter une démarche proactive et d’aller à la rencontre de ceux qui font des lois : le Forum rédige des rapports sur lesquels se fonde le législateur.

Le dossier d’adhésion a été rempli par Alexis DUFRENOY et Jean-Baptiste SOUFRON puis déposé. En cours de semaine, le Forum a admis la candidature de l’Association. La cotisation s’élève à 100 euros pour les associations. Il reste à trouver des membres souhaitant participer aux réunions ; Alexis DUFRENOY s’est d’ores et déjà porté volontaire.

Problèmes juridiques

Nicolas WEEGER explique que l’Association a été contactée à plusieurs reprises suite à des problèmes juridiques. Un problème sérieux portant sur l’un des projets a été remonté à Wikimedia Foundation. L’Association a également été confrontée à de nombreux cas de diffamation potentielle ; aucune conséquence n’est à déplorer. Nicolas WEEGER souligne que l’Association joue un rôle de tampon entre les contributeurs et les personnes qui se plaignent. Pour autant, aucune intervention n’a été effectuée sur les articles.

Numérisation

Jean-Baptiste SOUFRON rappelle que Yann FORGET avait proposé la mise en place d’un projet de numérisation pour enrichir le contenu des projets. Or Jean-Baptiste SOUFRON est, dans le cadre d’une autre association, en contact avec une entreprise nommée LexBase, qui propose un tel service. Son tarif de base, avant toute négociation, s’élève à 7 euros par livre pour le texte et l’OCR, images comprises, sachant que l’entreprise travaille sur des feuilles au format A4 : le livre doit donc être préalablement massicoté et photocopié. Reste à savoir s’il est utile d’affecter un budget à la numérisation, s’il est possible d’obtenir des financements ou encore si le tarif proposé est raisonnable.

Mathieu AMO observe qu’il faut ajouter aux 7 euros les frais de photocopie. Au total, le traitement d’un livre coûterait environ 15 euros. Valérie CHANSIGAUD ajoute qu’il faut compter le coût du livre lui-même, détruit dans l’opération.

Mathieu AMO conclut que cela représenterait un budget non négligeable, sachant que Wikisource n’en a pas besoin à proprement parler.

Nicolas WEEGER pense intéressant de contacter des mairies ou des bibliothèques, qui disposent de fonds documentaires intéressants et peu accessibles. Il serait ainsi possible de conclure des partenariats. Valérie CHANSIGAUD suggère de s’orienter vers les sociétés savantes, qui seraient intéressées par la numérisation de leur fonds. Par ailleurs, elle demande si un projet de ce type pourrait être coordonné avec d’autres initiatives, comme Gallica.

Jean-Baptiste SOUFRON témoigne de l’expérience des Classiques des Sciences Sociales, au Canada, qui numérisent des classiques de sciences sociales. Ils sont en contact avec la Bibliothèque européenne, pilotée par la BNF : les relations sont catastrophiques, la BNF souhaitant tout centraliser.

SkypeIn

Nicolas WEEGER annonce qu’un numéro de téléphone SkypeIn (téléphonie par Internet) a été créé par Jean-Baptiste SOUFRON. Il s’agit d’isoler les membres de l’Association, et particulièrement Florence DEVOUARD, des contacts extérieurs : celle-ci a reçu plusieurs appels désobligeants à des heures indues. Le numéro est accessible grâce à un identifiant et un mot de passe ; il peut donc être partagé par plusieurs utilisateurs. Jean-Baptiste SOUFRON témoigne que le service est agréable à utiliser. Il est facturé 30 euros par an.

Présentations de Wikipédia

Mathieu AMO revient sur sa présentation de Wikipédia à Parinux, au début du mois de septembre : des contributeurs ont fait une démonstration de Wikipédia au public de la Cité des Sciences. Au mois de décembre, il est intervenu aux Journées du Libre de Montpellier. Le lundi, il participera aux Rencontres wallonnes de l’Internet citoyen.

Contacts avec les partis politiques français

Delphine MENARD explique que David MONNIAUX a contacté tous les partis politiques français afin de récupérer des photos libres de droit.

Pierre-Yves BEAUDOUIN précise que les contacts ont tous échoué pour des raisons de droit d’auteur : les partis ne détiennent en effet qu’un droit d’usage sur leurs photos. Jean-Baptiste SOUFRON indique qu’un décret, publié au mois de décembre, précise les modalités de réutilisation des données publiques. Cependant, ce texte est complexe et nécessite un travail d’interprétation. David MONNIAUX et Jean-Baptiste SOUFRON, travaillant tous deux au CNRS, ont donc mis à profit leurs relations institutionnelles pour proposer à des organismes publics de réutiliser leurs données sous licence GFDL. Il reste désormais à attendre les réponses, qui devraient arriver au mois de septembre. Les premiers résultats sont divers. Ainsi, le dialogue avec le Service d’information du Premier Ministre a été de bonne qualité.

Projets de recherche

Jean-Baptiste SOUFRON explique que des projets de recherche sont en cours de montage au CNRS ; des contacts ont été pris avec différentes unités.

Fête de l’Humanité

Alexis DUFRENOY annonce avoir pris contact avec Jérôme RELINGER, du Parti communiste. Un stand Wikipédia pourrait être mis en place dans le « Village du Libre » de la Fête de l’Humanité 2006.

Questions de la salle

Un membre s’enquiert du nombre d’adhérents de l’Association ainsi que du nombre de contributeurs sur Wikipédia. Marie-Lan NGUYEN indique que l’Association compte environ 25 membres actifs. Une demi-douzaine de personnes peuvent être considérés comme membres passifs, ayant cotisé en 2005.

Mathieu AMO ajoute que Wikipédia compte 40 000 comptes créés, dont 170 contributeurs très actifs (plus de 100 contributions). Johann DREO souhaite savoir comment il est possible de suivre les différentes actions menées par l’Association.

Nicolas WEEGER répond que le site Web est en cours de refonte. L’information des membres constitue une priorité pour le nouveau site.

Delphine MENARD précise que, le wiki étant peu adapté à un contenu statique, il convient de choisir un autre système de gestion de contenu, par exemple un blog ou un logiciel de type SPIP. L’idée est de faire coexister un site statique servant de vitrine et un site dynamique wiki réservé aux membres.

Jean-Baptiste SOUFRON ajoute qu’en cours d’année, devant l’inactivité de certains membres du Conseil d’administration, les membres actifs de l’Association ont été invités au CA de manière informelle. Pour Alexis TRAROTH, le Conseil d’administration devrait avoir un rôle plutôt administratif et les actions ne devraient pas être son monopole.

Youssouf CHOTIA s’enquiert du rôle de la liste de diffusion. Nicolas WEEGER distingue deux listes. Wikimediafr-l, est publique et utilisée pour la communication entre membres. La convocation à l’Assemblée générale y a ainsi été postée. L’autre est réservée aux membres du Conseil d’administration. Louis LE FOYER de COSTIL craint que la liste de diffusion ne soit un moyen de communication assez archaïque, au regard d’un wiki ou d’un forum : elle rend le dialogue et la relecture difficiles. Alexis DUFRENOY en convient, mais met en garde contre le risque de dispersion ou de duplication des discussions.

Hervé LOQUAIS soumet une motion au vote : « L’Assemblée générale approuve le rapport d’activité qui vient d’être présenté dans son contenu et sa présentation. » L’Assemblée générale approuve la motion par 15 voix favorables et 5 abstentions.

Rapport financier

Nicolas WEEGER annonce que le Conseil d’administration n’est pas en mesure de présenter le Rapport financier pour l’exercice 2005, malgré les relances adressées au trésorier. En conséquence, les comptes ne pourront pas être approuvés et le quitus ne pourra pas être accordé au trésorier. A titre indicatif, il précise que l’Association détient environ 5 000 euros sur son compte en banque.

Jean-Baptiste SOUFRON explique que, sur le plan juridique, la responsabilité du précédent trésorier est engagée à titre personnel. Il reviendra néanmoins au nouveau trésorier d’établir les comptes sur la base des documents que devra transmettre l’ancien trésorier.

Marie-Lan NGUYEN précise que le quitus sera voté par une Assemblée générale extraordinaire.

Pour Delphine MENARD, le Conseil d’administration dans son ensemble est moralement responsable de cette carence. Elle demande que le CA s’engage à fournir aux membres un rapport financier sous un mois.

Hervé LOQUAIS soumet une motion au vote : « L’Assemblée générale constate l’absence de rapport financier et prend acte de la volonté du Conseil d’administration sortant de produire un rapport financier sous un mois. »

L’Assemblée générale approuve la motion par 14 voix favorables et 6 abstentions.

Election du Conseil d’administration

Marie-Lan NGUYEN appelle comme scrutateurs Alvaro SALVAT et Pierre-Yves BEAUDOUIN. 22 suffrages sont exprimés ; 3 bulletins sont nuls. Sont élus :

  • Mathieu AMO ;
  • Florence DEVOUARD ;
  • Emmanuel ENGELHART ;
  • Delphine MENARD ;
  • David MONNIAUX ;
  • Marie-Lan NGUYEN ;
  • Jean-Baptiste SOUFRON ;
  • Frédéric THUILLIER ;
  • Nicolas WEEGER.

IV. Questions diverses

La Fondation et les Chapitres

Delphine MENARD explique que la Fondation Wikimedia a été fondée en 2003 dans l’Etat de Floride, aux Etats-Unis. Elle est donc soumise à la législation de cet Etat. Elle est gérée par le Conseil d’administration, désigné sous le nom de Board. Il comprend cinq personnes :

  • Jimmy WALES, fondateur du projet Wikimédia ;
  • Florence DEVOUARD et Angela BEESLEY, élues par la communauté ;
  • Tim SHELL, membre fondateur ;
  • Michael DAVIS, membre fondateur, secrétaire.

Depuis 8 mois environ, la Fondation s’est restructurée : le Board travaille davantage sur des résolutions, qui doivent être votées à la majorité pour pouvoir être appliquées. Dans un effort pour se restructurer de manière plus ouverte, des comités à vocation exécutifs ont été créés : relations presse, associations locales, affaires légales, etc.

Delphine MENARD est membre du Chapters Committee, qui fait suite à son poste de coordinatrice des associations locales. Parallèlement, plusieurs associations locales ou nationales ont été constituées. L’association allemande est la plus active : son dernier budget s’élève à 130 000 euros et elle compte plus de 250 membres. Existent également :

  • l’association italienne ;
  • l’association polonaise, qui travaille sur des partenariats sur la production d’un DVD et avec les universités, avec une forte présence locale de la presse ;
  • l’association Serbie et Monténégro, de type loi 1901.

Ces fondations d’utilisateurs n’ont pas vocation à représenter la Fondation. En revanche, l’association française a pour caractéristique d’être liée de manière forte à la Foundation. L’association britannique, quant à elle, affecte la forme d’une limited company. Elle ne s’appelle pas « Wikimedia » mais « Wiki Educational Resources ». Enfin, Delphine MENARD précise que seules les associations allemande et française ont signé un contrat d’utilisation des marques. Par ailleurs, beaucoup d’associations sont en phase de gestation, que ce soit en Belgique, en Chine ou au Brésil. Pour Delphine MENARD, l’intérêt d’une association locale est double : d’abord, il s’agit de permettre aux donateurs de faire des dons déductibles de leurs impôts ; ensuite, une association offre aux institutions, aux associations et aux entreprises un interlocuteur local.

Delphine MENARD conclut que cette nouvelle politique en est à ses balbutiements, alors que la Fondation connaît actuellement un problème de dimensionnement.

Lionel BARBE demande s’il est possible d’envisager une association bretonne ou encore basque, regroupant les locuteurs de ces deux langues. Delphine MENARD répond que le parti pris est de se fonder sur les structures légales nationales et non sur les communautés linguistiques. Ainsi, la future association belge travaillera dans les trois langues officielles de la Belgique.

Louis Le FOYER de COSTIL s’interroge sur l’articulation entre Wikipédia France et différentes associations nationales de pays francophones. Delphine MENARD répond que cette situation existe déjà. Ainsi, Mathieu AMO effectuera sous peu une présentation en Belgique ; Delphine MENARD espère que ce rôle pourra à l’avenir être assumé par un membre de Wikimédia Belgique.

Louis Le FOYER de COSTIL demande s’il est prévu de créer un Wikimédia Etats-Unis. Delphine MENARD acquiesce. Néanmoins, compte tenu des particularités fédérales des Etats-Unis, il est possible que 52 associations se créent.

Hervé LOQUAIS s’enquiert des fonctions de Florence DEVOUARD au sein de la Fondation. Delphine MENARD répond qu’elle est membre du Board. Elle ajoute que la Fondation gère une conférence internationale dont la première édition s’est déroulée en 2005 à Francfort. Elle avait pour but premier de réunir la communauté wikimédienne internationale mais aussi de discuter des buts de la Fondation et des associations locales. En 2006, cette conférence aura lieu à l’Université de Harvard, à Boston.

DVD Wikipédia : perspectives

Emmanuel ENGELHART expose son projet : il s’agit de créer une encyclopédie sur DVD utilisable pour les personnes n’ayant accès à Wikipédia en ligne.

Plus pragmatiquement, il s’agit aussi de remplir les caisses de l’Association, pour lui permettre de mettre en oeuvre ses projets. En pratique, plusieurs étapes sont nécessaires : importer et filtrer le contenu ; disposer d’un logiciel de lecture libre ; « packager » l’ensemble pour s’assurer de sa cohérence ; presser le DVD et le diffuser physiquement, au besoin avec une jaquette. Il convient également de s’assurer des aspects légaux.

Face à l’échec du projet Mandriva, Emmanuel ENGELHART a décidé de tirer parti de l’expérience allemande : un DVD a été édité par la société DirectMedia, en collaboration avec la communauté allemande, et sur la base d’un logiciel propriétaire. 30 000 exemplaires, au prix unitaire de 9,90 euros, ont d’ores et déjà été écoulés sur Amazon.de.

Delphine MENARD précise que DirectMedia a d’abord proposé un CD, à l’automne 2004, puis un DVD contenant des images. DirectMedia s’est servi d’un dump de la base. Des contributeurs « de confiance » ont été sélectionnés pour nettoyer la base : éviction des articles proposés à la suppression, etc. Cette phase a duré une semaine à 15 jours. Emmanuel ENGELHART explique qu’il enverra son offre sous peu à DirectMedia. En cas de refus, Wikimédia revient à sa position d’origine. Quoi qu’il en soit, il juge utile de mener dès maintenant une discussion sur la sélection des articles.

Louis LE FOYER DE COSTIL croit savoir que les ébauches n’ont pas été retenues sur le DVD allemand. Delphine MENARD explique que le DVD contient des ébauches et même certains articles faisant l’objet d’une controverse de neutralité : ainsi, le lecteur peut avoir une idée du fonctionnement de Wikipédia. DirectMedia assume lui-même la responsabilité éditoriale.

Fred THUILLIER s’enquiert de la répartition des bénéfices. Delphine MENARD répond que Wikimédia Deutschland perçoit un euro par exemplaire.

Emmanuel ENGELHART précise que les données brutes sont produites par la communauté, tandis que la validation, le logiciel et la diffusion sont assurés par DirectMedia. Pour sa part, Emmanuel ENGELHART souhaiterait que la validation soit assumée par la communauté. Delphine MENARD ajoute que la seule valeur ajoutée apportée par Wikimedia Deutschland est la marque. Louis LE FOYER de COSTIL en déduit que l’entreprise pourrait diffuser elle-même le DVD, sans aucune autorisation. Delphine MENARD acquiesce : simplement, elle ne pourrait appeler son produit « Wikipédia sur DVD ». Par ailleurs, elle précise que DirectMedia s’est toujours appuyé directement sur les contributeurs.

Lionel BARBE s’enquiert du pourcentage du contenu global conservé sur le DVD. Delphine MENARD répond que ce taux s’élève environ à 90 %. Louis LE FOYER de COSTIL s’enquiert de la conservation de l’historique. Delphine MENARD répond que la GFDL est parfaitement respectée. L’historique complet n’est pas conservé, mais un algorithme sélectionne les contributeurs significatifs.

Pierre MAISSA s’avoue sceptique sur l’intérêt du DVD, d’autant que son marché (les personnes n’ayant pas accès à Internet) se restreint d’année en année. Delphine MENARD estime qu’il s’agit d’un débat d’idées. Pour elle l’élaboration d’un DVD permettrait aux contributeurs de se placer dans une démarche de qualité, avec un but tangible.

Youssouf CHOTIA demande si la communauté de Wikipédia francophone est impliquée dans ce dossier. Delphine MENARD répond par la négative : le projet n’est jamais parvenu à un stade suffisamment avancé pour ce faire.

S’agissant de la conception logicielle, Pierre MAISSA demande s’il s’agit d’un projet de grande ampleur. Delphine MENARD acquiesce. Par ailleurs, un logiciel libre de lecture de Wikipédia aurait un intérêt pour tous les projets. Cependant, les capacités de développement manquent. Youssouf CHOTIA en déduit que la principale difficulté est technique, sachant que la validation du contenu a été rapide en Allemagne. Delphine MENARD souligne que la difficulté de la validation est fonction du volume du contenu. À titre indicatif, Wikipédia de: comptait environ 250 000 articles à l’époque, soit la taille actuelle de Wikipédia.fr.

Rôle de l’Association

Pour Delphine MENARD, l’Association a pour rôle de faciliter la mise en place de projets par toute personne intéressée, qu’elle soit membre ou non. Cela peut passer par une adresse @wikimedia.fr, des défraiements ou de l’aide pour trouver un budget. Inversement, l’Association, pour fonctionner pleinement, doit trouver face à elle des personnes motivées, prêtes à s’investir sur la totalité de leur projet.

Pierre MAISSA propose que les porteurs d’un projet puissent utiliser un titre lisible par leurs interlocuteurs, comme « chef de projet Wikimédia France ». Valérie CHANSIGAUD acquiesce. En comparaison, le MNHM connaît le statut de « correspondant » qui permet à des personnes non membres du Muséum de se présenter en son nom.

Nicolas WEEGER remercie tous les participants.

La séance est levée à 17 heures 55.

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