L’environnement, au cœur des préoccupations
Le 3 février dernier, le tribunal administratif de Paris a, pour la première fois de son histoire, jugé l’État responsable de « manquements dans la lutte contre le changement climatique ».
Souvenez-vous, fin 2018, une pétition (l’Affaire du siècle) avait été lancée à l’initiative de plusieurs associations et avait recueilli plus de deux millions de signatures en quelques semaines. L’objectif était clair, faire pression sur le gouvernement pour qu’il passe du discours aux actes en matière d’écologie. Au vu de l’inaction de l’État, les associations, avec le soutien populaire, ont mené une action en justice. Aujourd’hui, la responsabilité pour « préjudice écologique » est juridiquement reconnue.
Au même moment, en 2018, des collégiens, lycéens et étudiants du monde en entier entamaient des grèves à répétition pour lutter contre le dérèglement climatique.
Toutes ces actions, toutes ces mobilisations expriment cette préoccupation grandissante et mondiale pour la protection de la planète et de l’environnement.
L’impact environnemental du numérique
C’est ce que défendait Cédric O en décembre dernier, quand il affirmait qu’ « il n’y aura pas de transition environnementale sans transition numérique ». En effet, les acteurs de l’écosystème numérique, sont encore majoritairement, et à juste titre, pointés du doigt quand il s’agit d’écologie. C’est d’ailleurs pour cela que le Sénat a, le 12 janvier dernier, adopté la proposition de loi pour réduire l’empreinte environnementale du numérique. Dans les grandes lignes, le texte entend instituer un délit d’obsolescence programmée, responsabilise les opérateurs de réseaux et veut faire des administrations des modèles en matière de sobriété numérique. Une partie des dispositions devraient être intégrées au projet de loi traduisant les engagements de la convention citoyenne pour le climat, bientôt en discussion à l’Assemblée nationale.
Et même si Internet peut nous échapper par son côté abstrait, il n’a pourtant rien d’immatériel. En effet, selon le rapport effectué par quatorze sénateurs, le secteur compte pour 2% des émissions de gaz à effet de serre français en 2019. Et si rien n’est fait, ce chiffre pourrait attendre 6,7% en 2040, soit un équivalent en CO2 plus important que celui émis par le transport aérien aujourd’hui.
L’engagement de la Fondation Wikimédia
C’est pour l’ensemble de ces raisons que dès 2017, la Fondation Wikimédia s’est positionnée sur ces problématiques et s’est engagée, par une résolution de son conseil d’administration, à réduire l’impact de ses activités sur l’environnement.
En effet, la Fondation est en recherche constante de moyens afin de réduire l’impact de ses activités sur l’environnement. Son objectif premier est d’agir de manière responsable et durable pour la planète. La Fondation Wikimédia est persuadée qu’un engagement à long terme en faveur de l’environnement et la prise en compte des effets du changement climatique est essentiel pour le futur du mouvement.
À cette fin, la Fondation a pris plusieurs résolutions telles que :
- Minimiser son impact global sur l’environnement en cherchant à réduire son empreinte carbone mondiale ;
- Considérer la durabilité comme un élément essentiel de ses décisions concernant la façon dont sont planifiées ses opérations, les déplacements, l’utilisation physique des bureaux et les autres achats ;
- Utiliser l’énergie verte là où elle est disponible et financièrement faisable ;
- Partager les informations sur la durabilité et les leçons apprises et
- Effectuer et partager une évaluation annuelle de l’impact environnemental [4].
Pour prouver que ces engagements ne resteront pas lettre morte, un consortium de développement durable composé de membres du personnel de la Fondation et de la communauté a été mis en place. Cette équipe interfonctionnelle se consacre à la création, à la mise en œuvre et au conseil des dirigeants sur les activités potentielles visant à réduire l’impact carbone mondial de la Fondation. D’ailleurs et dans un soucis de transparence, la Fondation Wikimédia publie, tous les ans, une déclaration d’impact environnemental afin de faire un bilan de ses actions dans la lutte contre la pollution numérique.
Pour reprendre les mots très justes de Janeen Uzzell, directrice exécutive de la technologie et directrice de l’exploitation (COO) de la Fondation Wikimédia, l’organisation est :
« profondément passionnée par la durabilité environnementale et la réduction des effets du changement climatique afin de garantir que la somme de toutes les connaissances humaines reste disponible, quelles que soient les réalités politiques et mondiales »
Janeen UzzellCOO de la Fondation Wikimédia