« Nous appelons chaque candidate et chaque candidat à la présidence de la République à s’engager sur des propositions qui visent à redonner aux choix numériques de notre pays une qualité démocratique »
Nos propositions pour un monde numérique plus démocratique
1. Rénover les modes de gouvernance du numérique
- La systématisation de concertations citoyennes à propos des grandes transformations numériques, avec la garantie que les personnes concernées par ces changements seront impliquées et écoutées, dès les phases de conception et de financement des technologies et non pas une fois que celles-ci produisent des impacts non désirés. Cela doit passer par :
- une meilleure intégration de ces processus délibératifs dans les décisions publiques ;
- des formats engageants à l’instar des conventions citoyennes ;
- la facilitation de la capacité de saisie par la société civile et les citoyens ;
- le renforcement des instances pouvant accompagner ces dispositifs délibératifs (Commission nationale du débat public, Conseil national du numérique).
- Une meilleure publicisation des débats et concertations sur le numérique, qu’ils soient portés par l’État, par les autorités indépendantes ou par les pouvoirs publics locaux avec les conditions d’une information ouverte, équilibrée et accessible.
- Une prise en compte de la diversité des associations ancrées dans les questions numériques afin d’alimenter les décisions publiques de leurs expertises, en tant qu’intermédiaires entre les citoyens et les politiques et comme actrices du numérique. Le soutien à ces associations, y compris financier, est la clé de voûte de leur participation et doit être garanti.
- Une stratégie ambitieuse d’éducation au numérique tout au long de la vie, par le biais de l’éducation nationale, des acteurs de l’éducation populaire, de la médiation numérique, de la culture scientifique et technique, des associations familiales, afin de démocratiser les choix en matière numérique. Cette éducation doit permettre à chaque personne de saisir les enjeux sociaux du numérique et de défendre ses droits en matière, entre autres, de vie privée. Pour répondre de manière profonde et durable à cet enjeu, cette stratégie doit être dotée de moyens adéquats.
2. Porter le choix de technologies numériques au service de l’émancipation et du vivre ensemble
Le numérique est moteur et levier de très nombreuses et profondes transformations de notre société, qu’il s’agisse des droits, de la culture, de l’éducation, de la démocratie, du vivre ensemble … À l’instar de la société, il est et doit demeurer divers, avec des logiques marchandes et non marchandes, porteur de communs.
Nous faisons le constat que les dimensions anxiogène et sécuritaire dominent trop souvent les décisions collectives qui régulent le numérique. Nous observons l’effritement, en France comme dans le monde, de nos libertés individuelles et collectives et de nos capacités de choix face à un numérique trop souvent subi, porteur de menaces et de discriminations mais aussi une perte de confiance de la société envers le numérique et des laissés pour compte toujours aussi nombreux.
Nous demandons la promotion d’un numérique accessible, divers, collaboratif, protecteur de nos droits et libertés fondamentaux.
- Une obligation de concertations citoyennes quand la transformation numérique des services publics peut empiéter sur les droits et libertés des personnes (par exemple, des discriminations, la perte d’aides sociales ou encore le non-accès à un service public). Ces concertations doivent être informées par une analyse d’impact préalable qui tient compte des conséquences pour les droits des personnes.
- Une prise en compte dans la gouvernance du numérique de la diversité des acteurs. Cela doit passer par :
- la considération de l’impact que les lois et les régulations peuvent avoir sur certains acteurs, avec le risque de restreindre cette diversité et de favoriser, à terme, uniquement les acteurs œuvrant à titre lucratif et loin de l’intérêt général ;
- la considération et le soutien aux associations qui agissent comme intermédiaires pour la protection et l’accompagnement des utilisateurs, notamment dans la réduction des cyberviolences.
- Un bilan du cadre législatif et réglementaire existant entourant l’utilisation des technologies numériques à des fins de sécurité. Ce bilan doit faire l’objet d’une délibération approfondie et imposer, le cas échéant, une réorientation des choix en la matière.
- La légitimation et le renforcement des moyens des autorités indépendantes chargées de contrôler le respect des principes de notre État de droit dans l’utilisation des technologies numériques (Commission nationale de l’informatique et des libertés, Défenseur des droits, Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, Autorité de la concurrence). Ces autorités indépendantes doivent également adopter une culture du débat citoyen.
Si ces enjeux vous intéressent, n’hésitez pas à vous inscrire à notre évènement du 24 mars prochain, de 17h à 19h au Liberté Living-Lab à Paris
Informations pratiques
- 24 mars 2022
- 17h à 19h
- Liberté Living-Lab / 9 rue d'Alexandrie, 75002 Paris
Cet évènement est ouvert à toutes et tous, dans la limite des places disponibles en présentiel.
Inscription avant le vendredi 18 mars.